Simon Boudvin s’intéresse plus particulièrement aux formes déchues, non sans mélancolie. 

13.01.11 : À Aniche, nous récupérons une cinquantaine de vitres du démontage
d’anciennes fenêtres d’un immeuble de logements. Les joints s’agglutinent en
une boule de pâte collante. Il pleut.
15.01.11 : Dans ma cour, à l’aide d’une massette et d’un pied de biche, je pile le
verre retenu par une auge en caoutchouc. Le fracas inquiète le voisinage. Travail
d’un vandale.
21.01.11 : J’emmène les débris de verre dans des sacs blancs pour gravats jusqu’à
la verrerie de Saint-Just Saint-Rambert, près de Saint-Etienne. La matière est
enfournée le soir même. À 6h le lendemain, les paraisons sont prêtes (cueillées
dit-on), le souffleur commence à faire tourner et balancer sa canne pour
allonger une série de longues bouteilles. Six canons au total seront recuits tels
quels, sans être étendus.