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Katia Bourdarel

"L’exigence circulaire... Cette exigence mise en scène, exposée, libérée, révélée ; exigence
qui veut que l’être se déploie dans une oscillation tournant en cercle, mouvement qui va
du plus intérieur au plus extérieur, de l’intériorité non développée à l’extériorisation qui
aliène. Maurice Blanchot a sans doute été l’un des premiers à identifier clairement cette
tournure de l’esprit avant de préciser « ... aliénation qui s’extériorise jusqu’à la plénitude
accomplie et réintériorisée. Mouvement sans fin et cependant toujours achevé ». Il y a
effectivement ce vertige dans les oevres de Katia Bourdarel, une sorte de mise sous tension
qui au-delà des figures, au- delà même de ce qui est à voir, ouvre sur l’insondable relation
que chacun entretient avec le réel. Question essentielle, massive, sans doute la seule
qui vaille aujourd’hui la peine d’être posée. De ce rapport à soi qui découvre l’insondable
difficulté à retranscrire ce que nous donne le monde et ce que lui donnons en retour surgit
l’étrange conviction qu’il y a dans cet acte quelque chose qui se perd et s’altère. D’où chez
cette artiste la volonté de travailler à partir de son environnement le plus immédiat, de
son expérience de femme et aussi de mère. Il ne faudrait pas pour autant percevoir cette
pratique artistique sous l’angle facile d’une position féministe voire d’une revendication
sociale. Ce serait même l’inverse. Chez Katia Bourdarel, ce besoin de parler d’elle et du
monde est implicite, presque caché, dissimulé, s’incarnant dans quelques thèmes qui sont
autant de voiles qu’il convient de soulever avec précaution. Finalement, toute l’oeuvre de
cette artiste secrète lutte contre notre univers, contre l’abandon de tous à la férocité sans
limite d’un libéralisme outrancier qui n’a pour but que de transformer nos rêves en besoins
dûment quantifiés. Katia Bourdarel prend donc acte de cette résignation euphorisée qui est
l’apanage de nos civilisations et la retourne, l’inverse, démontrant par la même occasion
qu’il est encore possible de ré-enchanter notre monde."

                                                                                                                                Damien Sausset

Cerbère, 2012 

Bois brûlé

70 x 60 x 50 cm

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